Son Éminence le 4éme JAMGON KONGTRUL RINPOCHE, LODRO CHOKYI NYIMA

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Son Éminence Jamgon Kongtrul Lodro Chokyi Nyima est le quatrième dans la guirlande des incarnations de l’esprit éveillé de Jamgon Kongtrul Lodro Thayé. Né au Tibet central durant l’année du cochon de bois, le 26 novembre 1995, il a été découvert exactement selon la prophétie et les instructions du chef suprême de la lignée Kagyu, Sa Sainteté le 17e Gyalwa Karmapa. Son Éminence réside à Kagyu Thekchen Ling, son siège monastique situé à Lava, au Bengale-Occidental, en Inde, et y étudie à l’Institut Rigpe Dorje. Chaque année, il se joint au Gyalwa Karmapa et aux nombreux membres de la sangha kagyu pour le Grand Kagyu Monlam qui a lieu à Bodhgaya, en Inde.

L’histoire de la réincarnation du troisième Jamgon Kongtrul Rinpoché est narrée dans le livre EMA HO! On peut l’obtenir via le monastère de Pullahari et le voir sur le site : www.jamgonkongtrul.org

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Les incarnations de JAMGON KONGTRUL

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Son Éminence Jamgon Kongtrul Rinpoché, Lodro Chokyi Nyima, est la quatrième incarnation de Lodro Thayé, le premier Jamgon Kongtrul Rinpoché, qui naquit au Tibet oriental en 1813. Ses incarnations précédentes remontent à l’époque du Bouddha Shakyamuni, et comprennent de grands maîtres qui jouèrent un rôle important dans l’établissement et la préservation des enseignements du Bouddha. On y trouve Ananda, qui fut l’un des disciples principaux du Seigneur Bouddha et un détenteur de sa lignée; le Lotsawa Vairochana, l’un des vingt-cinq disciples principaux de Guru Rinpoché et l’un des premiers traducteurs en tibétain des sutras et tantras bouddhistes; Khyungpo Naljor et Dolpopa Sherab Gyaltsen, fondateurs respectifs des lignées Shangpa Kagyu et Jonang.

Dans le sutra du Samadhiraja, le seigneur Bouddha a prédit que Jamgon Kongtrul le Grand, Lodro Thayé, serait une émanation du Bouddha Vairochana et du bouddha futur Namparnangdzé, dernier des mille bouddhas du bon kalpa actuel. Le Bouddha a également vu en lui le compilateur des CINQ GRANDS TRÉSORS rassemblant, à partir des différentes traditions bouddhistes, les enseignements, instructions et pratiques qui permettent la réalisation de l’éveil. Ce compendium rare et précieux demeure une référence centrale pour les transmissions, les initiations et les commentaires.

  1. Le premier JAMGON KONGTRUL RINPOCHÉ, LODRO THAYÉ (1813 – 1899)
  2. Le deuxième JAMGON KONGTRUL RINPOCHÉ, PALDEN KHYENTSÉ (1904 – 1953)
  3. Le troisième JAMGON KONGTRUL RINPOCHÉ, LODRO CHOKYI SENGÉ (1954 – 1992)

Jamgon11. LE PREMIER JAMGON KONGTRUL RINPOCHÉ, LODRO THAYÉ(1813 – 1899), est encore reconnu de nos jours comme un érudit prodigieux et un maître profondément réalisé. Né durant l’année du cheval d’eau, Lodro Thayé reçut des enseignements et des initiations donnés par des maîtres appartenant à des sectes et à des lignées variées; par contre, en tant que pratiquant, il adhérait strictement à la tradition Karma Kagyu, et son guru racine était le neuvième Tai Situ Rinpoché, Pema Nyingjé. Le XIXe siècle vit une renaissance culturelle et religieuse au Tibet; dans ce contexte, en compagnie de Jamyang Khyentsé Wangpo de la lignée Sakya et du terton Chogyur Lingpa de la lignée Nyingma, Lodro Thayé fonda le mouvement RIMÉ, dont le but était de transcender l’esprit sectaire chez les disciples des différentes lignées. Lodro Thayé était l’un des principaux détenteurs de la lignée Karma Kagyu; il devint le guru racine du quinzième Karmapa, Kakhyab Dorjé.

Lors du dernier séjour du Karmapa Kakhyab Dorjé à Tsadra Rinchen Drak, situé à Palpung, Karmapa et Lodro Thayé avaient le sentiment que c’était pour la dernière fois de cette vie qu’ils se voyaient. Avant son départ, le Karmapa fit de nombreuses offrandes de longévité à Lodro Thayé et souhaita ardemment qu’ils se rencontrent à nouveau. Le quinzième Karmapa demanda que, au cas où son souhait ne pourrait pas se réaliser, ce soit alors dans sa propre famille que Lodro Thayé se réincarne. Lodro Thayé accepta cette requête. Il décéda peu après, le 19 janvier 1899, à l’âge de quatre-vingt-sept ans.

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Jamgon22. LE DEUXIÈME JAMGON KONGTRUL RINPOCHÉ, PALDEN KHYENTSÉ OSER (1904 – 1953), naquit pendant l’année du dragon d’eau au Tibet central, au monastère de Tsurphu, comme l’avait prédit le quinzième Karmapa, Kakhyab Dorjé. C’était le fils du Karmapa et son disciple du cœur, et il passa la plus grande partie de sa vie à Tsadra Rinchen Drak, situé à Palpung au Tibet oriental, où il guida les activités et fournit tout ce qui était nécessaire.

Palden Khyentsé Oser, érudit d’un haut niveau de réalisation, était un maître très estimé par tous ceux qui l’avaient pris comme guide spirituel. Qu’il s’agisse des sutras, des tantras ou des Cinq Trésors, il les étudia, les maîtrisa, les pratiqua et les transmit à maintes reprises à des moines, des nonnes et de nombreux disciples, qu’il inspira à pratiquer et à s’entraîner sur la voie de la libération. Il atteignit la réalisation de la lignée ultime et devint détenteur de la lignée; ce fut l’un des gurus racines de Sa Sainteté le seizième Karmapa.

En 1953, alors qu’il quittait son siège de Tsadra Rinchen Drak pour le monastère de Thrangu, afin d’y conduire les cérémonies du parinirvana de Traleg Rinpoché, il indiqua d’un ton léger à l’un de ses secrétaires généraux, Changdzo Buddha, qu’il ne rentrerait pas après les cérémonies. En route, il s’arrêta pour voir le neuvième Sangyé Nyenpa Rinpoché au monastère de Benchen, et lui déclara qu’il mourrait peut-être et que, si c’était le cas, il serait très heureux que Sangyé Nyenpa lui rende visite.

Le deuxième Jamgon Kongtrul Rinpoché décéda en mai 1953 dans la caverne de Jé Mipham Rinpoché au monastère de Thrangu. Juste avant que Jamgon Kongtrul dissolve son esprit dans le parinirvana, Sangyé Nyenpa Rinpoché arriva. Il appela le nom du quinzième Karmapa, qui avait été le guru racine de Palden Khyentsé Oser; celui-ci sourit alors et mourut dans la paix et la joie.

Alors qu’il était très malade, Palden Khyentsé Oser avait dit à son maître de chant et proche disciple, Umzé Kanjam, qu’il mourrait bientôt, pour reprendre naissance au Tibet central, et qu’ils se rencontreraient tous deux à nouveau. Umzé Kanjam avait demandé à Rinpoché à quel endroit du Tibet central trouver sa réincarnation. Le deuxième Jamgon Kongtrul Rinpoché lui avait répondu qu’il faudrait poser cette question au Karmapa (au seizième Karmapa, Rangjung Rigpé Dorjé).

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Jamgon33. LE TROISIÈME JAMGON KONGTRUL RINPOCHÉ, LODRO CHOKYI SENGÉ (1954 – 1992), est né au Tibet central, comme l’avait prédit son incarnation précédente. Les circonstances de sa naissance furent prophétisées par le seizième Gyalwa Karmapa, Rangjung Rigpé Dorjé. Né en 1954, l’année du cheval de bois, le troisième Jamgon Kongtrul allait s’avérer un pratiquant, un maître, un guide et un humaniste de premier ordre, dont les activités pour le bouddhadharma et les êtres s’étendraient à la fois en Orient et en Occident. Sa dévotion envers son guru racine, le seizième Karmapa, était parfaite; elle pourrait servir de modèle de la relation entre maître et disciple. Sa manière était emplie de douceur et de considération; selon les mots du Très Vénérable Bokar Rinpoché : « avec une vision claire du monde et du dharma, il apaisa les souffrances mentales des autres, trancha le filet de leurs doutes, et les plaça sur la bonne voie par des moyens directs et indirects ».

Sensible aux besoins des autres, et en particulier au triste sort des indigents, il utilisa ses liens avec d’autres personnes qui partageaient des idéaux semblables pour l’humanité. Il fonda un réseau d’organisations : le Paramita Charitable Trust en Inde, la société Ananda Sangh au Népal, et les fondations Rigpe Dorje au Canada, aux États-Unis, en France, en Suisse, en Allemagne et à Hong Kong, afin de favoriser l’aide aux nécessiteux de l’Inde et du Népal, où la pauvreté était, et demeure, extrême. Juste avant de passer dans le parinirvana, il mettait en œuvre de nouveaux projets : une résidence pour les indigents, un centre de santé dans une communauté éloignée, et une école pour enfants pauvres. De plus, il mit en marche des programmes pour le traitement des cataractes en région éloignée.

Rinpoché partageait ses idéaux avec ses moines et leur parlait de certaines situations critiques; il fit naître en eux une conscience du monde qui transcendait leur communauté. Après son décès, les divers projets qu’il avait commencés au cours de sa vie continuèrent à croître et à se fortifier pour le bien des personnes dans le besoin.

Le troisième Jamgon Kongtrul Rinpoché dissout son esprit dans le parinirvana le 26 avril 1992. Un mois avant son décès, il consacra le nouveau monastère de Pullahari et déclara à Tenzin Dorjee que les activités de dharma à Pullahari auraient un excellent avenir; il lui recommanda d’en prendre grand soin. Puis, au monastère de Rumtek, à peine quelques jours avant sa mort, ayant réuni Tenzin Dorjee, quelques autres moines parmi ses intimes et un laïc qui faisait partie de sa suite, il leur expliqua sa vision du Jamgon Kongtrul Labrang et leur donna des conseils sur la manière d’aller de l’avant et de travailler ensemble.

Bien que la vie du troisième Jamgon Kongtrul ait été brève, ses actions furent vastes et nombreuses. Que ce soit en tant que moine bouddhiste, disciple, enseignant, maître spirituel, ou être humain, sa vie constitue un riche héritage.

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